La grande rétrospective Artemisia, Héroïne de l’art s’est tenue au Musée Jacquemart-André à Paris du 19 mars au 3 août 2025. Cette exposition rassemblait des œuvres majeures d’Artemisia Gentileschi (1593-1653), peintre baroque italienne héritière du clair-obscur caravagesque. Pour voir Artemisia en ce moment : le Columbus Museum of Art (USA) présente Artemisia Gentileschi: Naples to Beirut du 31 octobre 2025 au 31 mai 2026.
Expo Artemisia (Paris 2025) : dates, lieu, l’essentiel en 30 secondes
- Dates : 19 mars → 3 août 2025 (exposition terminée)
- Lieu : Musée Jacquemart-André, 158 boulevard Haussmann, 75008 Paris
- Contenu : rétrospective avec prêts majeurs rarement vus à Paris (héroïnes bibliques, autoportraits, scènes mythologiques)
- Angle curatoriel : réévaluation de l’œuvre au-delà du seul prisme biographique, focus sur le langage pictural et l’héritage caravagesque
- Public : forte affluence, critiques positives dans la presse spécialisée (Le Monde, médias d’art)
- Statut : exposition achevée ; pour voir Artemisia ailleurs, consulter la section suivante
Qu’y voyait-on ? Artemisia Gentileschi expliquée simplement
Héroïnes et clair-obscur : Judith, Suzanne, autoportraits (héritage caravagesque)
Artemisia Gentileschi construit sa réputation autour de figures féminines puissantes tirées de la Bible et de la mythologie. L’exposition parisienne mettait en lumière plusieurs thèmes récurrents :
Judith décapitant Holopherne : sujet emblématique, traité par Artemisia dans plusieurs versions. La violence du geste, la détermination de l’héroïne et le réalisme anatomique du sang témoignent de son héritage caravagesque. Contrairement à d’autres peintres qui édulcorent la scène, Artemisia montre Judith en action, musclée et résolue.
Suzanne et les vieillards : thème biblique où une jeune femme résiste aux avances de deux hommes. Artemisia peint la détresse de Suzanne avec empathie, inversant la tradition iconographique qui voyait souvent Suzanne comme objet de désir. Ici, l’inconfort et la menace sont palpables.
Autoportraits et allégories : Artemisia se représente en peintre (Autoportrait en allégorie de la Peinture) ou en martyre (Sainte Catherine). Ces œuvres affirment sa légitimité professionnelle dans un milieu dominé par les hommes.
Le clair-obscur hérité du Caravage structure chaque toile : lumière violente, ombres denses, corps modelés par la lumière. Cette technique dramatise les scènes et concentre l’attention sur les expressions, les gestes, la psychologie des personnages.
Au-delà de la biographie : la peinture réévaluée (lecture critique 2025)
Pendant longtemps, Artemisia Gentileschi a été lue presque exclusivement à travers le prisme de sa biographie : le viol qu’elle subit jeune, le procès public, sa condition de femme peintre dans l’Italie baroque. L’exposition du Musée Jacquemart-André et les critiques de 2025 (notamment dans Le Monde) insistent sur une relecture plus large.
Réévaluation formelle : Artemisia maîtrise la composition, le mouvement, la couleur, la mise en scène théâtrale. Ses toiles rivalisent techniquement avec celles de son père Orazio Gentileschi et des maîtres de son époque. Certaines œuvres montrent des audaces chromatiques (rouges saturés, ors profonds) et des cadrages cinématographiques avant l’heure.
Contexte professionnel : Artemisia travaille pour des commanditaires prestigieux (Médicis, ducs de Savoie, cour d’Angleterre), dirige un atelier, forme des élèves. Elle n’est pas une exception marginale mais une professionnelle reconnue qui circule entre Rome, Florence, Venise, Naples et Londres.
Comparaison avec Orazio : l’exposition permettait de voir comment père et fille dialoguent. Orazio privilégie la douceur, les surfaces lisses, les couleurs claires. Artemisia opte pour la violence, la matière, le drame. Les deux partagent le clair-obscur caravagesque mais l’habitent différemment.
Cette relecture ne gomme pas la biographie mais refuse d’y réduire l’œuvre. Artemisia devient peintre avant d’être victime, artiste avant d’être symbole.
Et maintenant ? Où voir Artemisia en ce moment
Columbus Museum of Art (USA) : 31/10/2025 → 31/05/2026 (Naples to Beirut)
Le Columbus Museum of Art (Ohio, États-Unis) présente Artemisia Gentileschi: Naples to Beirut du 31 octobre 2025 au 31 mai 2026. Cette exposition explore la période napolitaine de l’artiste et inclut des œuvres récemment restaurées, notamment Hercules and Omphale.
Adresse : Columbus Museum of Art, 480 East Broad Street, Columbus, OH 43215, USA
Informations : consultez columbusmuseum.org pour horaires, tarifs et réservations.
Focus curatoriel : l’exposition retrace le parcours d’œuvres dispersées entre Naples et Beyrouth, témoignant des circulations méditerranéennes de la peinture baroque et des restaurations récentes qui révèlent de nouveaux détails techniques.
Références antérieures : National Gallery, Londres (2020-2021)
Pour ceux qui s’intéressent à l’historiographie d’Artemisia, la rétrospective de la National Gallery de Londres (2020-2021) reste une référence. Elle avait rassemblé des prêts exceptionnels et posé les bases d’une lecture renouvelée de l’artiste, préfigurant les expositions de 2025.
Tableau récapitulatif : en bref
| Élément | Info | Utile pour | Source/repère |
|---|---|---|---|
| Paris | Jacquemart-André, 19/03 → 03/08/2025 | Historique récent | Page officielle |
| Angle | Héroïnes, clair-obscur, héritage caravagesque | Comprendre | Critiques 2025 |
| En cours | Columbus (USA), 31/10/2025 → 31/05/2026 | Voir maintenant | CMA |
| Référence | National Gallery Londres 2020-21 | Contexte | NG |
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FAQ rapides (vos questions sur l’expo Artemisia)
Quand a eu lieu l’expo Artemisia à Paris ?
Du 19 mars au 3 août 2025 au Musée Jacquemart-André, 158 boulevard Haussmann, 75008 Paris. L’exposition est terminée depuis début août 2025.
Que montrait l’exposition parisienne ?
Une sélection d’œuvres majeures d’Artemisia Gentileschi avec des prêts rarement vus à Paris : Judith décapitant Holopherne, Suzanne et les vieillards, autoportraits, allégories. L’angle curatoriel mettait en perspective son langage pictural (clair-obscur caravagesque, composition dramatique) au-delà du seul récit biographique. Les critiques soulignaient la réévaluation formelle et professionnelle de l’artiste.
Y a-t-il une exposition Artemisia en ce moment ?
Oui, mais aux États-Unis : Artemisia Gentileschi: Naples to Beirut au Columbus Museum of Art (Ohio) du 31 octobre 2025 au 31 mai 2026. Cette exposition explore la période napolitaine de l’artiste et présente des œuvres restaurées, dont Hercules and Omphale. Consultez columbusmuseum.org pour les détails pratiques.
Quelle est la différence entre Artemisia et Orazio Gentileschi ?
Artemisia Gentileschi (1593-1653) est la fille d’Orazio Gentileschi (1563-1639), tous deux peintres baroques héritiers du Caravage. Orazio privilégie la douceur, les surfaces lisses, les couleurs claires et les compositions apaisées. Artemisia opte pour la violence dramatique, les contrastes forts, les personnages musclés et les scènes chargées d’émotion. L’exposition parisienne permettait de comparer leurs approches respectives du clair-obscur caravagesque.
Quelles sont les œuvres les plus célèbres d’Artemisia ?
Les plus connues incluent Judith décapitant Holopherne (plusieurs versions, dont celle des Offices à Florence), Suzanne et les vieillards (plusieurs versions), Autoportrait en allégorie de la Peinture (Royal Collection, Londres), Sainte Catherine d’Alexandrie. Ces œuvres combinent maîtrise technique (clair-obscur, anatomie, drapés) et force narrative (héroïnes, violence, empathie).
Quelle était l’ancienne exposition de référence sur Artemisia ?
La rétrospective de la National Gallery à Londres (2020-2021) reste une référence majeure. Elle avait rassemblé des prêts exceptionnels de collections internationales et posé les bases d’une relecture critique de l’artiste, préfigurant les expositions de 2025 comme celle du Musée Jacquemart-André.
Pourquoi Artemisia est-elle importante dans l’histoire de l’art ?
Artemisia Gentileschi est l’une des rares femmes peintres de l’époque baroque à avoir dirigé un atelier, obtenu des commandes prestigieuses et circulé entre plusieurs cours européennes. Elle maîtrise le clair-obscur caravagesque au même niveau que ses contemporains masculins et choisit des sujets (héroïnes bibliques et mythologiques) qu’elle traite avec une psychologie et une empathie nouvelles. Sa reconnaissance contemporaine dépasse le prisme biographique pour embrasser sa contribution technique et narrative à la peinture baroque.
