Choisir le carrelage d’une salle de bain dépend de trois paramètres : la zone (murs, sol, douche), la surface disponible et le style recherché. Formats, poses, matières et couleurs transforment une petite pièce sombre en espace lumineux, ou une grande salle de bain en sanctuaire épuré. Voici comment décider pour chaque surface, avec règles chiffrées et cas pratiques.
Idées de carrelage mural : formats, poses et hauteurs intelligentes
Le carrelage mural structure la salle de bain, protège les zones humides (douche, baignoire, lavabo) et définit l’ambiance. Le choix du format et de la pose influence directement la perception de l’espace.
Formats courants :
- 30×60 cm : format polyvalent, allonge visuellement en pose verticale, moderne en pose horizontale. Convient aux petites et grandes surfaces.
- 20×20 cm : format carré classique, neutre, facile à poser. Crée un quadrillage régulier, fonctionne en style rétro ou contemporain sobre.
- Métro (10×20 cm ou 7,5×15 cm) : rectangulaire, pose traditionnelle décalée (brique) ou chevron pour effet graphique. Intemporel, s’adapte à tous les styles.
- Hexagone (19×22 cm ou 21×25 cm) : format géométrique tendance, crée du relief visuel. Idéal pour pan de mur d’accent (derrière lavabo, dans niche de douche). Pose plus technique, prévoir 10 à 15 % de perte pour découpes.
- Mosaïque (2×2 cm à 5×5 cm) : petits carreaux sur trame, flexibles pour courbes et pentes. Réservés aux zones d’accent (crédence lavabo, bande horizontale, receveur de douche).
Grès cérame émaillé : matériau de référence pour murs de salle de bain. Imperméable, résistant, facile d’entretien, large choix de teintes et d’effets (uni, veiné, imitation matière). Budget : 15 à 60 €/m² selon qualité et finition.
Formats muraux (30×60, 20×20, métro, hexagone) et effets visuels en petite SDB
30×60 en pose verticale : allonge les murs, donne l’impression de hauteur sous plafond. Recommandé pour petites salles de bain (< 4 m²) avec plafond standard (2,40–2,50 m). Poser les carreaux à la verticale (60 cm de haut), joints horizontaux réduits (2–3 mm si rectifié). Effet : murs qui montent, pièce moins écrasée.
30×60 en pose horizontale : élargit visuellement, convient aux pièces étroites ou sous-pente. Les lignes horizontales étirent l’espace latéralement. Privilégier teintes claires (blanc cassé, beige, gris perle) pour maximiser l’effet.
20×20 cm : format neutre, crée un rythme régulier sans diriger l’œil vers le haut ou le côté. Convient aux surfaces moyennes (4 à 6 m²), aux styles classiques ou rétro. Joints de 3 mm standard, éviter les joints larges (> 5 mm) qui encrassent rapidement.
Métro en décalé (brique) : pose traditionnelle, chaque carreau décalé de moitié par rapport à la rangée précédente. Crée un motif dynamique, masque les petits défauts de planéité du mur. Format 10×20 cm idéal pour petites surfaces, 7,5×15 cm pour effet plus dense.
Hexagone en accent : poser sur un seul pan de mur (derrière lavabo, dans niche de douche, bande verticale de 60 cm de large). Le reste des murs en carrelage uni (blanc, gris clair) pour éviter la surcharge visuelle. Joints de 2 mm, privilégier hexagones rectifiés pour un rendu net.
Poses (droite, décalée, chevron, verticale) : quand les utiliser
Pose droite (à joints alignés) : carreaux alignés horizontalement et verticalement. Rendu sobre, moderne, net. Révèle les défauts de planéité du mur et de découpe, nécessite rigueur à la pose. Convient aux grands formats (30×60, 60×60) et aux styles minimalistes. Joints réduits (2–3 mm si rectifié) pour accentuer l’effet monolithique.
Pose décalée (brique) : chaque carreau décalé de moitié. Masque les petits défauts, crée du mouvement. Classique pour carreaux métro, fonctionne aussi sur formats 20×20 ou 30×60. Joints de 3 mm standard. Convient à tous les styles (classique, industriel, contemporain).
Pose en chevron (à 45° ou 90°) : carreaux rectangulaires disposés en V (chevron à 90°) ou en diagonale (chevron à 45°). Effet graphique fort, sophistiqué, allonge visuellement l’espace. Pose technique, prévoir 15 à 20 % de perte pour découpes. Réserver à un pan de mur d’accent ou à une petite surface (crédence, niche). Format recommandé : métro 10×20 ou 15×30 cm.
Pose verticale (carreaux rectangulaires à la verticale) : format 30×60 posé en hauteur. Attire l’œil vers le plafond, donne l’impression de hauteur. Idéal pour petites salles de bain ou pièces basses de plafond. Éviter en pièce déjà haute (accentue l’effet couloir).
Pose en opus (formats mélangés) : combinaison de plusieurs formats (20×20, 20×40, 40×40) en motif irrégulier. Effet patchwork, dynamique, masque les défauts. Pose complexe, réservée aux pros ou bricoleurs expérimentés. Convient aux styles éclectiques, rustiques chics.
Hauteurs : mi-hauteur vs toute hauteur, retours en douche / baignoire
Toute hauteur (du sol au plafond) : carrelage mural du sol jusqu’au plafond sur tous les murs ou sur les murs humides (douche, baignoire). Avantages : étanchéité maximale, entretien facile (lessivage complet), effet monolithique épuré. Inconvénients : coût plus élevé (surface à carreler plus grande), peut refroidir visuellement si teinte froide. Recommandé : salles de bain < 4 m² pour unifier et agrandir visuellement ; zones de douche et baignoire obligatoirement.
Mi-hauteur (1,20 à 1,50 m) : carrelage du sol jusqu’à hauteur de regard (environ 1,20 m), puis peinture au-dessus. Avantages : budget réduit, possibilité de varier (carrelage en bas + couleur chaude en haut), limite la sensation de froid. Inconvénients : moins d’étanchéité en zone humide (prévoir peinture spécial salle de bain lessivable), raccord visuel à gérer. Recommandé : grandes salles de bain (> 6 m²) avec lavabo seul sur un mur éloigné de la douche.
Hauteur de protection autour du lavabo : minimum 40 cm au-dessus du plan vasque (environ 1,20–1,30 m du sol total) pour protéger des éclaboussures. Largeur : déborder de 20 cm de chaque côté du lavabo.
Retours en douche : carreler obligatoirement du sol au plafond sur toute la zone de douche (3 murs pour douche d’angle, 2 ou 3 murs pour douche à l’italienne). Déborder de 30 à 50 cm au-delà de la zone de projection d’eau (emplacement de la pomme de douche) pour sécuriser l’étanchéité.
Retours en baignoire : carreler les 3 murs entourant la baignoire, du sol jusqu’à 1,80–2 m de hauteur minimum (au-dessus de la douchette). Si baignoire avec paroi vitrée, carreler jusqu’au plafond pour cohérence visuelle.
Idées de carrelage sol : antidérapance, formats XL et continuités visuelles
Le carrelage de sol doit allier esthétique, sécurité (antidérapance en zone humide) et facilité d’entretien. Le format influence la rapidité de pose et la perception de l’espace.
Formats courants :
- 60×60 cm : grand format, réduit le nombre de joints, agrandit visuellement. Pose rapide sur surfaces planes. Convient aux salles de bain > 4 m².
- 30×60 cm : format intermédiaire, s’adapte aux petites et moyennes surfaces. Permet des poses variées (droite, décalée, chevron).
- 20×20 cm ou formats mosaïque : pour zones de douche (receveur), meilleure accroche, permet de gérer les pentes.
Grès cérame rectifié : bords coupés net à la machine après cuisson, permet des joints ultra-fins (2–3 mm). Effet quasi sans joints, surface homogène, entretien facilité (moins de moisissures dans les joints). Budget : 20 à 70 €/m² selon finition (uni, imitation matière, grand format).
Antidérapance : vérifier le classement UPEC (Usage, Poinçonnement, Eau, Chimie) et le coefficient R (résistance au glissement). Pour salle de bain : minimum R10, idéalement R11 en zone de douche. Privilégier finitions mates ou structurées (légère rugosité), éviter les finitions polies brillantes (très glissantes à l’eau).
Grès cérame rectifié : joints réduits (2–3 mm) et effet « pièce agrandie »
Avantages du rectifié : bords parfaitement droits, permet de poser avec joints de 2 à 3 mm (au lieu de 4 à 5 mm pour carrelage non rectifié). Résultat : surface quasi continue, peu de lignes de joints qui fragmentent visuellement. L’œil perçoit une grande dalle plutôt qu’un assemblage de carreaux. Effet d’agrandissement net, surtout avec teintes claires (blanc cassé, beige, gris perle).
Pose : nécessite un sol parfaitement plan (ragréage obligatoire si défauts > 5 mm). Joints de 2 mm minimum (ne jamais descendre en dessous, risque de fissuration avec dilatation du matériau). Utiliser mortier-colle déformable (classe S1 ou S2) pour absorber les micro-mouvements.
Entretien : joints fins moins sujets aux moisissures et dépôts de calcaire. Lessiver au balai microfibre + détergent neutre, rincer à l’eau claire. Éviter nettoyeur vapeur à haute température (peut décoller les joints sur le long terme).
Budget : grès cérame rectifié 60×60 en finition mate : 25 à 50 €/m² (carrelage seul), 40 à 70 €/m² posé (fournitures + main d’œuvre). Prévoir 10 % de perte pour découpes.
Formats 60×60 / 30×60 : rapidité de pose vs découpes
60×60 cm : grand format, pose rapide sur surfaces régulières (4 carreaux/m² au lieu de 17 pour du 20×20). Moins de joints à réaliser, gain de temps. Inconvénients : découpes plus nombreuses autour des WC, du pied de lavabo, de la baignoire ; carreaux lourds (20 à 25 kg/m²), manipulation à deux recommandée. Convient aux salles de bain rectangulaires ou carrées > 4 m², avec peu d’obstacles.
30×60 cm : format intermédiaire, bon compromis. Plus facile à manipuler que du 60×60, s’adapte mieux aux petites surfaces et aux obstacles (contourner une colonne, un meuble). Pose en longueur (60 cm dans le sens de la pièce) pour allonger visuellement. Convient aux salles de bain 3 à 6 m².
Découpes : prévoir un coupe-carrelage manuel (location 15 à 25 €/jour) ou électrique (location 30 à 50 €/jour, plus précis pour grands formats). Tracer les découpes au crayon gras après mesure, découper face émaillée vers le haut. Laisser 5 mm de jeu autour des obstacles fixes (WC, colonne de douche) pour dilatation et joints silicone.
Continuité visuelle : poser le même format et la même teinte au sol de toute la salle de bain (y compris sous la douche à l’italienne si receveur carrelé) pour unifier et agrandir. Éviter de mélanger plusieurs formats au sol (fragmente visuellement, effet patchwork).
Couleurs & textures : clair pour la luminosité, veiné pour masquer l’eau
Couleurs claires : blanc cassé, beige sable, gris perle, lin. Réfléchissent la lumière naturelle et artificielle, agrandissent visuellement la pièce. Obligatoires en petite salle de bain (< 4 m²) ou en salle de bain sombre (sans fenêtre, orientée nord). Finition mate ou légèrement structurée pour l’antidérapance.
Couleurs moyennes : gris moyen, beige chaud, vert sauge, terracotta douce. Apportent du caractère sans assombrir. Fonctionnent en salle de bain > 5 m² bien éclairée. Éviter les teintes sombres au sol (gris anthracite, noir) en petite surface (rétrécissent, montrent chaque trace de calcaire et goutte d’eau).
Veiné ou marbré : imitation marbre, terrazzo, pierre naturelle. Les veines et taches irrégulières masquent les traces d’eau séchée, le calcaire, les légères salissures. Plus pratique que l’uni qui révèle chaque goutte. Privilégier veinages discrets (fond clair + veines grises ou beiges) pour garder la luminosité.
Effet bois : carrelage grès cérame imitation bois (lames 20×120 cm ou 15×90 cm). Apporte chaleur et naturel sans les inconvénients du vrai bois (pourrissement, entretien). Vérifier classement antidérapant R10 minimum. Finition mate avec léger relief pour imiter le grain. Budget : 30 à 60 €/m².
Textures structurées : légère rugosité, micro-reliefs. Améliorent l’accroche pieds nus mouillés, masquent les rayures et traces. Éviter les reliefs trop marqués (difficiles à nettoyer, retiennent les saletés dans les creux).
Douche à l’italienne : mosaïque, pente et sécurité (R10/R11)
La douche à l’italienne (plain-pied, sans receveur surélevé) nécessite un carrelage antidérapant, une pente d’écoulement et une étanchéité renforcée.
Mosaïque au sol : format 2×2 cm à 5×5 cm sur trame souple. Avantages : excellent grip (nombreux joints = accroche), flexibilité pour suivre la pente (1 à 2 % vers la bonde), facilité de cintrage. Pose sur système d’étanchéité (SEL : Système d’Étanchéité Liquide ou natte de désolidarisation). Budget mosaïque : 30 à 80 €/m² (matériau seul), 60 à 120 €/m² posé.
Grès cérame structuré : alternative à la mosaïque, carreaux 20×20 ou 30×30 cm avec finition antidérapante R11. Moins de joints (plus facile à nettoyer que la mosaïque), mais nécessite une pente bien réalisée. Vérifier que le carrelage est compatible douche (résistance gel si douche extérieure, résistance chimique aux produits d’entretien).
Pente : 1 à 2 % de pente minimum vers la bonde centrale ou caniveau linéaire. Réaliser une chape inclinée avant pose du carrelage, ou utiliser des receveurs à carreler prêts à l’emploi (pente intégrée). Vérifier la pente avec niveau après chape, avant carrelage.
Mosaïque au receveur pour le grip et le cintrage des pentes
Mosaïque 2×2 cm : très petits carreaux, maximum de joints, accroche optimale. Convient aux receveurs de douche très inclinés ou avec cuvette centrale. Pose sur trame (filet ou papier), découpe aux ciseaux ou cutter. Joints de 1 à 2 mm, utiliser joint époxy (résiste mieux à l’humidité et aux moisissures que le joint ciment classique). Budget : 50 à 80 €/m².
Mosaïque 5×5 cm : compromis entre grip et facilité d’entretien. Moins de joints que du 2×2, plus rapide à nettoyer. Convient aux douches à pente modérée. Budget : 30 à 60 €/m².
Couleurs : privilégier teintes moyennes (gris, beige, vert sauge) ou veinées pour masquer le calcaire. Éviter blanc pur (traces très visibles) et noir (calcaire blanc très visible). Si mosaïque blanche souhaitée pour luminosité, prévoir nettoyage hebdomadaire au vinaigre blanc dilué.
Pose : étaler la colle sur surface plane, poser la trame de mosaïque, maroufler (appuyer uniformément avec taloche caoutchouc), laisser sécher 24 h, retirer le papier de protection (si trame papier), faire les joints. Joints époxy recommandés : résistent à l’humidité permanente, ne moisissent pas, se nettoient facilement. Surcoût : +30 % vs joints ciment, mais durabilité supérieure.
Continuité mur/sol : teinte unique ou contraste volontaire
Continuité totale (même carrelage mur et sol douche) : effet monolithique, agrandit visuellement la douche et la salle de bain. Recommandé en petite surface (< 4 m²). Exemple : grès cérame 30×60 gris perle au mur (pose verticale), même teinte en 60×60 au sol, mosaïque gris perle au receveur de douche. Joints de même couleur partout (gris clair). Résultat : continuité visuelle, espace fluide.
Contraste mur clair / sol plus foncé : murs blancs ou beige clair, sol gris moyen ou beige chaud. Ancre visuellement, apporte du caractère, masque mieux les traces au sol. Convient aux salles de bain > 5 m² bien éclairées. Éviter sol très sombre (noir, gris anthracite) en petite pièce.
Mosaïque en accent : murs en carrelage uni (30×60 blanc), sol en 60×60 gris clair, mosaïque gris moyen uniquement au receveur de douche. La mosaïque devient un tapis visuel, délimite la zone de douche. Fonctionne bien en douche italienne ouverte (sans paroi vitrée ou avec paroi walk-in).
Raccord visuel : si changement de format ou de teinte entre mur et sol, faire le raccord dans un angle (angle mur/sol) ou sous un profilé de finition aluminium (barre de seuil) pour un rendu net. Éviter les raccords en milieu de surface (coupe la pièce).
Étanchéité & joints : ce qu’il faut anticiper avant la pose
Système d’étanchéité liquide (SEL) : membrane liquide bitumineuse ou résine appliquée au rouleau ou à la spatule sur les murs et le sol de la douche avant carrelage. Crée une barrière étanche continue, remonte de 20 cm sur les murs autour du receveur. Obligatoire en douche à l’italienne, fortement recommandé en douche classique. Budget : 15 à 30 €/m² (produit + application).
Natte de désolidarisation : alternative au SEL, tapis souple étanche posé sur chape avant carrelage. Absorbe les micro-fissures de la chape, protège le carrelage. Plus rapide à poser que le SEL. Budget : 10 à 20 €/m².
Bandes d’étanchéité : bandes préformées collées dans les angles (mur/sol, mur/mur) avant application du SEL ou pose de la natte. Renforcent les zones sensibles. Largeur 10 à 15 cm, à poser de chaque côté de l’angle. Budget : 5 à 10 €/ml.
Joints silicone : dans les angles et autour des équipements (bonde, robinetterie encastrée). Utiliser silicone spécial sanitaire anti-moisissures. Joints de carrelage (ciment ou époxy) ne suffisent pas dans les angles de douche (rigides, se fissurent avec les mouvements). Retirer l’ancien joint silicone tous les 3 à 5 ans, nettoyer, refaire un joint neuf.
Pente d’évacuation : vérifier que la chape inclinée est sèche (minimum 3 semaines après coulage) avant de poser le carrelage. Tester l’écoulement avec un seau d’eau : l’eau doit filer vers la bonde sans stagnation. Si flaques, reprendre la pente avant carrelage.
Styles qui fonctionnent : marbre chic, Zellige artisanal, terrazzo graphique
Le style du carrelage donne le ton de la salle de bain. Voici trois tendances actuelles avec règles d’application.
Marbre luxe : carrelage grès cérame imitation marbre (Carrare, Calacatta, Emperador). Veinages gris/dorés sur fond blanc ou beige. Effet luxueux, lumineux, intemporel. Formats : 60×60, 60×120 ou 30×60. Poser avec joints fins (2–3 mm rectifié) pour imiter les grandes dalles de marbre. Éviter les vraies dalles de marbre naturel en salle de bain (poreux, tache, entretien complexe, budget élevé). Budget grès imitation marbre : 30 à 70 €/m².
Zellige artisanal : carreaux émaillés à la main, légèrement irréguliers, brillants. Format carré 10×10 cm ou rectangulaire (métro). Teintes : blanc cassé, vert d’eau, bleu cobalt, terracotta, noir. Effet artisanal, relief délicat, jeux de lumière (brillance). Poser uniquement au mur (trop glissant au sol). Joints de 3 à 5 mm pour respecter l’irrégularité. Réserver à un pan de mur d’accent (derrière lavabo, dans niche de douche) ou carreler toute la douche si budget suffisant. Budget : 80 à 150 €/m² posé.
Terrazzo contemporain : carrelage à granulats apparents (éclats de marbre, quartz, verre coloré) sur fond ciment. Effet graphique, dynamique, masque bien les traces. Teintes : fond gris/beige/blanc + éclats blancs/noirs/colorés. Formats : 20×20, 30×30, 60×60. Poser au sol et/ou au mur. Finition mate ou satinée. Convient aux styles contemporains, éclectiques. Budget : 40 à 90 €/m².
Imitation marbre (tons, veinages) : luxe lumineux sans entretien du vrai
Marbre blanc (Carrare) : fond blanc laiteux, veines grises fines. Lumineux, agrandit, convient aux petites salles de bain. Formats 60×60 ou 30×60, pose droite ou décalée. Murs et sol dans la même teinte pour effet spa monolithique. Joints blancs ou gris très clair (2–3 mm). Budget : 30 à 60 €/m².
Marbre Calacatta : fond blanc pur, veines grises et dorées plus marquées que le Carrare. Plus luxueux, plus graphique. Poser au mur (douche, crédence lavabo), sol en carrelage uni gris clair ou beige pour ne pas surcharger. Joints blancs. Budget : 50 à 70 €/m².
Marbre noir (Marquina, Emperador) : fond noir ou brun foncé, veines blanches ou dorées. Très élégant mais assombrit. Réserver aux grandes salles de bain (> 6 m²) bien éclairées. Poser en accent (un mur, crédence), associer à des murs blancs ou beige clair. Joints noirs. Budget : 40 à 80 €/m².
Entretien grès imitation marbre : lessiver à l’éponge douce + détergent neutre, rincer. Pas d’entretien spécial (contrairement au vrai marbre qui nécessite hydrofuge, nettoyants pH neutre, polissage). Résiste au calcaire, aux produits d’entretien classiques.
Zellige et métro revisités : reliefs, joints marqués, jeux de lumière
Zellige brillant : émail artisanal, surface légèrement bombée, reflets changeants selon la lumière. Couleurs saturées (vert émeraude, bleu Klein, terracotta vif) ou pastel (vert d’eau, rose poudré, bleu ciel). Poser au mur uniquement (trop glissant au sol). Joints de 3 à 5 mm en ton sur ton ou contrastés (joints blancs sur zellige coloré, joints gris sur zellige blanc). Effet : artisanal, chaleureux, lumineux (brillance). Budget : 80 à 150 €/m² posé.
Métro XXL (15×30 cm) : version agrandie du métro classique (7,5×15 ou 10×20). Pose décalée ou chevron. Finition brillante (classique, lumineux) ou mate (contemporain, sobre). Couleurs : blanc pur, noir mat, gris perle, vert sauge, bleu nuit. Joints de 3 mm, privilégier joints époxy dans douche (résistance moisissures). Budget : 25 à 50 €/m².
Reliefs et chanfreins : carreaux métro avec bords biseautés (chanfreins) créent des ombres, donnent du relief. Accentuent l’effet graphique. Privilégier en pose décalée pour maximiser le jeu d’ombres. Éviter en petite salle de bain sombre (les reliefs absorbent la lumière).
Jeux de lumière : le Zellige et le métro brillant réfléchissent la lumière des spots, de la fenêtre, des miroirs. Installer des spots LED orientables (3000–4000 K, blanc neutre) au plafond pour créer des reflets vivants sur les carreaux. Effet spa, ambiance chaleureuse.
Terrazzo et carreaux graphiques : zones d’accent et lisibilité visuelle
Terrazzo classique : fond gris ciment + éclats blancs/noirs/beiges. Neutre, intemporel, masque les traces. Poser au sol (60×60) et/ou au mur (30×30). Convient à tous les styles (contemporain, industriel, rétro). Joints gris de 3 mm. Budget : 40 à 70 €/m².
Terrazzo coloré : fond blanc ou beige + éclats colorés (rose, vert, bleu, jaune). Plus ludique, contemporain. Réserver à une zone d’accent (sol de douche, crédence lavabo, bande verticale au mur) pour éviter la surcharge. Associer à du carrelage uni (blanc, gris perle) sur le reste des surfaces. Budget : 50 à 90 €/m².
Carreaux graphiques (carreaux de ciment, motifs géométriques) : carreaux 20×20 cm à motifs (étoiles, hexagones, lignes, fleurs). Effet patchwork, décoratif. Très graphique, peut saturer visuellement. Règle : limiter à 2 m² maximum (sol de douche, crédence, bande au sol devant lavabo). Reste de la salle de bain en carrelage uni pour respirer. Joints de 2 à 3 mm, privilégier joints gris ou anthracite (masquent mieux les salissures que joints blancs sur motifs colorés). Budget : 60 à 120 €/m².
Lisibilité visuelle : dans une petite salle de bain, un seul élément graphique (terrazzo coloré OU carreaux à motifs, pas les deux). Dans une grande salle de bain (> 6 m²), possibilité de combiner deux éléments graphiques s’ils sont séparés visuellement (exemple : terrazzo au sol + Zellige au mur de douche, séparés par une paroi vitrée).
Petite salle de bain : illusions d’optique et formats malins
Une petite salle de bain (< 4 m²) nécessite des choix stratégiques pour maximiser l’impression d’espace : couleurs claires, grands formats, joints fins, poses verticales.
Règle d’or : plus le carreau est grand et le joint fin, plus la surface paraît vaste. Éviter les petits formats (10×10, 15×15) et les joints larges (> 5 mm) qui fragmentent visuellement.
Couleurs : blanc cassé, beige sable, gris perle au sol et aux murs. Une teinte unique (monochrome) unifie et agrandit. Introduire une touche colorée (vert sauge, bleu brume) uniquement sur un petit élément (niche, bande verticale 30 cm de large) pour éviter de rétrécir.
Formats : 60×60 au sol (joints 2–3 mm), 30×60 au mur en pose verticale. Si budget serré, 30×60 au sol et au mur (même référence = économie, continuité visuelle).
Éclairage : installer plusieurs sources lumineuses (plafonnier LED + spots au-dessus du miroir + réglette LED sous meuble). Température 4000 K (blanc neutre) pour rendu net et lumineux. Un bon éclairage agrandit visuellement autant que le bon carrelage.
Grands carreaux clairs + joints fins pour « pousser » les murs
60×60 gris perle au sol : joints rectifiés 2 mm, couleur gris clair. Effet : surface quasi continue, l’œil perçoit une grande dalle. La pièce semble plus vaste que la réalité. Poser en pose droite (joints alignés) pour accentuer l’effet monolithique.
30×60 beige sable au mur, pose verticale : carreaux posés en hauteur (60 cm vertical), joints horizontaux 2–3 mm. Les lignes verticales attirent l’œil vers le haut, donnent l’impression de hauteur sous plafond. Privilégier finition mate ou velours (éviter brillant qui révèle chaque défaut du mur).
Continuité sol/mur : utiliser la même teinte (ou deux teintes très proches : gris perle au sol, gris clair au mur) pour éviter les ruptures visuelles. Chaque changement de couleur ou de format coupe l’espace et le rétrécit.
Joints époxy gris clair : dans douche et zones humides, privilégier joints époxy plutôt que ciment. Les joints époxy ne moisissent pas, restent propres, évitent les lignes noires disgracieuses qui fragmentent visuellement. Surcoût : +30 % vs joints ciment, mais résultat esthétique et durabilité supérieurs.
Pose verticale & faïence toute hauteur pour étirer visuellement
Pose verticale 30×60 : carreler du sol au plafond en posant les carreaux à la verticale (dimension 60 cm en hauteur). Les joints horizontaux (tous les 60 cm) sont espacés, l’œil monte naturellement vers le plafond. Effet : salle de bain qui paraît plus haute, moins écrasée.
Faïence toute hauteur : carreler les 4 murs du sol au plafond (ou jusqu’à 2,20–2,40 m si plafond très haut). Éviter la ligne de démarcation carrelage/peinture à mi-hauteur qui coupe visuellement la pièce en deux. L’uniformité agrandit.
Bande verticale contrastée (optionnelle) : si besoin d’ajouter du caractère, créer une bande verticale (30 cm de large, du sol au plafond) dans une teinte légèrement plus foncée (gris moyen si murs gris clair, beige chaud si murs beige sable). Placer cette bande derrière le lavabo ou dans la douche. Elle structure sans rétrécir (la verticalité domine).
Plafond blanc : peindre le plafond en blanc pur mat (pas de carrelage au plafond, trop lourd visuellement). Le blanc réfléchit la lumière et donne l’impression de hauteur. Si plafond très bas (< 2,30 m), envisager un plafond tendu blanc brillant (réfléchit encore plus, mais budget + élevé : 80 à 150 €/m²).
3 combinaisons prêtes à l’emploi (murs/sol/douche)
Combo 1 : Monochrome gris clair apaisant
- Sol : grès cérame rectifié 60×60 gris perle, joints 2 mm gris clair
- Murs : carrelage 30×60 gris clair (ton légèrement plus clair que le sol), pose verticale, joints 3 mm gris clair
- Douche : même carrelage mural 30×60 gris clair, receveur en mosaïque 5×5 gris moyen, joints époxy gris
- Effet : monolithique, apaisant, agrandit visuellement. Budget : 50 à 80 €/m² (matériaux + pose)
Combo 2 : Chaleur naturelle beige & bois
- Sol : grès cérame imitation bois clair 20×120, joints 3 mm beige, finition mate structurée R10
- Murs : carrelage 30×60 beige sable, pose horizontale (pour élargir), joints 3 mm beige
- Douche : mosaïque 5×5 beige/blanc au receveur, carrelage 30×60 beige sable au mur
- Effet : chaleureux, naturel, lumineux. Convient style scandi, naturel. Budget : 55 à 85 €/m²
Combo 3 : Contraste doux blanc & vert sauge
- Sol : grès cérame rectifié 60×60 blanc cassé, joints 2 mm blancs
- Murs : carrelage 30×60 blanc cassé sur 3 murs, carrelage 30×60 vert sauge sur le mur de la douche (du sol au plafond)
- Douche : mosaïque 5×5 vert sauge au receveur, carrelage 30×60 vert sauge au mur
- Effet : frais, apaisant, structuré. Le vert délimite la douche sans cloisonner. Budget : 60 à 90 €/m²
Adaptation selon budget : remplacer les formats 60×60 par du 30×60 ou 30×30 pour économiser (prix/m² plus bas, pose plus rapide donc main d’œuvre réduite). Privilégier les joints fins et la continuité des teintes pour conserver l’effet d’agrandissement.
Tableau d’aide au choix (surface, zone, format recommandé)
| Contrainte | Zone | Format / Pose recommandé(e) | Antidérapance / Finition |
|---|---|---|---|
| Petite SDB < 4 m² | Mur | 30×60 vertical, ou métro 10×20 pose décalée | Mate ou velours |
| Petite SDB < 4 m² | Sol | 60×60 rectifié (joints 2–3 mm) | R10 minimum, finition structurée |
| Petite SDB < 4 m² | Douche receveur | Mosaïque 5×5 ou grès 20×20 structuré | R11, joints époxy |
| Moyenne SDB 4–6 m² | Mur | 30×60 horizontal ou vertical, 20×20 | Mate, velours ou satinée |
| Moyenne SDB 4–6 m² | Sol | 60×60 ou 30×60 pose droite | R10, finition mate structurée |
| Grande SDB > 6 m² | Mur | 60×60, 60×120, ou métro XXL 15×30 | Mate ou satinée selon style |
| Grande SDB > 6 m² | Sol | 60×60, 60×120 (XXL) pose droite | R10, mate ou légèrement satinée |
| Douche italienne | Receveur | Mosaïque 2×2 ou 5×5 | R11 obligatoire, joints époxy |
| Douche italienne | Murs | Même format que murs SDB ou 30×30 | Mate ou satinée, étanche |
| Zone lavabo (crédence) | Mur (1,20–1,40 m hauteur) | Métro 10×20, Zellige 10×10, ou 20×20 | Brillante (Zellige) ou mate |
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Lecture du tableau : croiser la contrainte (taille de la pièce, zone spécifique) avec les recommandations de format, pose et finition. Adapter selon le style recherché (classique = métro, contemporain = grands formats unis, artisanal = Zellige).
Budget indicatif (matériaux + pose, hors préparation support) :
- Grès cérame basique (uni, mat) 30×60 ou 60×60 : 40 à 60 €/m² posé
- Grès cérame imitation matière (marbre, bois, terrazzo) : 55 à 85 €/m² posé
- Mosaïque 5×5 : 60 à 100 €/m² posé (joints époxy inclus)
- Zellige artisanal : 100 à 150 €/m² posé
- Carreaux graphiques (ciment, motifs) : 80 à 130 €/m² posé
FAQ express
Quel format de carrelage choisir pour une petite salle de bain ?
Privilégier grands formats avec joints fins : 60×60 cm au sol (joints rectifiés 2–3 mm), 30×60 cm au mur en pose verticale. Les grands carreaux réduisent le nombre de joints, unifient visuellement et agrandissent la pièce. Éviter les petits formats (10×10, 15×15) qui fragmentent et rétrécissent. Couleurs claires obligatoires : blanc cassé, beige sable, gris perle. Une seule teinte (monochrome) du sol au plafond maximise l’effet d’espace. Budget : 40 à 70 €/m² posé.
Quel carrelage pour une douche à l’italienne (antidérapant, joints) ?
Au receveur : mosaïque 5×5 cm (ou 2×2 cm pour pente forte) avec joints époxy pour grip optimal et résistance à l’humidité. Classement antidérapant R11 obligatoire. Aux murs : carrelage 30×60 ou 30×30 cm, finition mate ou satinée. Continuité visuelle recommandée (même teinte receveur et murs, ou teintes proches) pour agrandir. Système d’étanchéité liquide (SEL) obligatoire sous le carrelage. Pente d’écoulement 1 à 2 % vers la bonde. Joints silicone anti-moisissures dans les angles. Budget receveur mosaïque : 60 à 100 €/m² posé.
Faut-il carreler toute la hauteur des murs ou s’arrêter à mi-hauteur ?
Toute hauteur : recommandé en petite salle de bain (< 4 m²) pour unifier et agrandir visuellement. Obligatoire dans la douche et autour de la baignoire (protection étanchéité). Carreler du sol au plafond (ou jusqu’à 2,20 m) avec une seule teinte. Effet monolithique, entretien facile (lessivage complet). Budget : +40 à 60 % vs mi-hauteur.
Mi-hauteur (1,20–1,50 m) : acceptable en grande salle de bain (> 6 m²) loin des zones humides (mur face à la douche, mur latéral loin du lavabo). Carreler jusqu’à 1,20–1,50 m, puis peinture spécial salle de bain au-dessus. Permet d’introduire de la couleur (peinture vert sauge, bleu brume) et réduit le coût. Éviter mi-hauteur en petite pièce (coupe visuellement, rétrécit).
Hauteur lavabo : minimum 1,20–1,30 m (40 cm au-dessus de la vasque) × largeur lavabo + 40 cm (20 cm débord de chaque côté). Protection contre éclaboussures suffisante.
